Publications

Conduite avec facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue, rage ou distraction au volant, conduite agressive ou dangereuse causant la mort ou des lésions corporelles, délit de fuite. Les bulletins de nouvelles rapportent quotidiennement ce type d’« accidents ». Ceux-là mêmes qui coûtent la vie à plus de 1 000 personnes chaque année au Canada et qui en blessent des dizaines de milliers. Mais au-delà du bulletin de nouvelles, que vivent les personnes victimes de crimes de la route?

Les familles et les personnes touchées par ce fléau disent avoir l’impression d’être laissées à elles-mêmes. Elles ne se sentent pas entendues ou considérées, notamment comme de « vraies » victimes. Elles témoignent du manque de reconnaissance de la part de certaines instances administratives qui ne manifestent pas toutes la même sensibilité à leur égard. Lorsque leur cause se rend devant les tribunaux, les victimes et leurs proches se perdent dans les méandres du système de justice pénale. Elles jonglent avec la lenteur des procédures, les multiples reports, et la complexité des dossiers. Enfin, il leur faut composer avec les frustrations qu’engendrent les sentences. Des jugements que l’on estime particulièrement cléments en regard de la gravité des gestes posés.

Le parcours des victimes de crimes de la route reste aussi peu documenté. Il est difficile d’obtenir un juste état de la situation. Même les statistiques sur le nombre de décès annuels attribuables à la conduite avec facultés affaiblies varient en fonction des critères retenus.

Néanmoins, le présent dossier de Les Cahiers de PV explore diverses facettes de cette problématique. Il dresse le portrait des difficultés auxquelles les victimes doivent se buter dans l’exercice de leurs droits et recours. Souhaitons que cette édition permette de mieux comprendre cette importante problématique et de donner un « visage » à ces victimes.