Victimisation et règlement des conflits: de nouvelles approches (2007)
Ce numéro de Les Cahiers de PV jette un regard sur les nouvelles approches et initiatives qui poursuivent l’objectif de répondre à des situations de violence. Plusieurs contextes sont ainsi étudiés, dont:
- les différends qui opposent les jeunes à l’école;
- la recherche de solutions dans des communautés qui souhaitent maintenir l’harmonie au sein du voisinage ou des milieux d’appartenance;
- les alternatives à l’incarcération dans des dossiers aussi sensibles que la violence faite aux femmes;
- les rencontres entre les personnes victimes et les personnes contrevenantes au moment de la détermination de la sentence ou de l’exécution de la peine.
Ce large éventail de situations se traduit en initiatives qui poursuivent divers objectifs, comme pallier les lacunes du système de justice traditionnel, éviter le recours à l’incarcération, offrir des espaces où les personnes peuvent participer à la gestion de leurs conflits et à la recherche de solutions. Ces objectifs sont légitimes en soi. Mais explorer d’autres formes de mesures sociopénales s’avère être un parcours ni simple ni linéaire. Cela suppose de formuler de multiples questionnements et de faire preuve de réserves et de nuances. D’ailleurs, les positions divergent à ce propos selon que l’on se range du côté des victimes ou des personnes contrevenantes.
Ce dossier se veut le reflet des questionnements, résistances et critiques concernant les programmes de justice réparatrice ou de mesures alternatives. Plusieurs questions n’ont toujours pas obtenu de réponses à ce sujet. À titre d’exemples:
- Qu’en est-il des déséquilibres de pouvoir entre les victimes et les contrevenants dans certains contextes de victimisation?
- Comment expliquer la faible participation des victimes et leur désintérêt à s’insérer dans des programmes de justice réparatrice?
- Comment s’assurer que des personnes contrevenantes n’utilisent pas les mesures alternatives pour s’en sortir à meilleur compte?
Ce dossier ne prétend pas explorer toutes les initiatives et tous les programmes en la matière. Néanmoins, il fournit l’occasion de faire connaître davantage l’implication de nombreux organismes ou personnes qui s’investissent dans ces nouvelles approches que ce soit au sein des tribunaux, des services correctionnels, des organismes de justice alternative, des écoles, des communautés. Il met aussi en lumière l’importance de cibler les meilleures pratiques et de miser davantage sur la recherche évaluative afin d’apporter des réponses satisfaisantes aux questions récurrentes.